Pouvez-vous nous raconter votre parcours et comment vous êtes entré dans le secteur du yachting ?
Ingénieur informatique, entrepreneur et passionné par le nautisme, j'ai décidé de me lancer dans le courtage en bateaux dans une nouvelle étape de ma vie professionnelle.
J'ai fondé le réseau XBOAT il y a 20 ans, grâce également à de nombreux agents proches du littoral, qui sont chacun indépendants et autonomes dans leur planning de travail. L'appartenance au réseau est gratuite et sans redevance fixe.
Nous avons l'obsession du service bien fait, de la transparence et de l'honnêteté, ce qui peut paraître évident mais ne l'est pas pour certains autres courtiers, qui nuisent à la réputation de la profession.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui achète son premier bateau ?
Définir ses besoins réels sur tous les critères, penser que son budget d'achat doit inclure 10 ou 20 % toujours nécessaires pour des petits (ou moyens) travaux de remise à niveau, et ne pas sous-estimer le budget annuel incompressible.
Ne pas se focaliser uniquement sur les bateaux qu'il connaît "de nom".
Il y a beaucoup de pépites à découvrir chez des chantiers peu connus, et de bonnes affaires à faire puisque ces bateaux sont moins convoités.
Faites réaliser une expertise pendant la période entre le compromis de vente et l'acte de vente.
Vous aurez la totalité des informations d'un expert qui s'engage.
Même les propriétaires ne connaissent pas toujours l'état réel de leur bateau.
Quelles sont les tendances actuelles du marché du yachting, selon vous ?
On ne va pas se le cacher : le marché est mauvais depuis la fin 2023, particulièrement le marché français.
Les acheteurs sont un peu moins nombreux, et les vendeurs restent sur des prix des meilleures années, ce qui contracte le business.
Il faut aller chercher les acheteurs hors de l'Hexagone.
Nous le faisons grâce à notre puissant système informatique interne, mais aussi grâce à des partenaires efficaces comme Yachtingaddress.
Selon vous, quel modèle ou quelle marque de bateau se démarque actuellement sur le marché et pourquoi ?
Les voiliers se vendent le mieux.
Nous étions aux alentours de 60/40 jusqu'en 2023, et depuis la baisse, nous sommes plutôt vers 70/30.
Les Bavaria, longtemps boudés pour leur qualité de construction, reviennent en force, car leur qualité s'est améliorée tout en gardant un bon rapport qualité-prix.
Les catamarans sont demandés, mais pas à n'importe quel prix.
Les petits bateaux de pêche promenade et les semi-rigides se vendent toujours bien.
Je crois que les gros moteurs sont un frein, surtout en raison de l'absence d'abattement pour vétusté au-dessus de 50 CV fiscaux en France.
Qu’est-ce qui différencie votre agence de courtage des autres sur le marché ?
Nous existons depuis 20 ans.
Notre modèle est solide, rigoureux et pérenne.
Pas de frime, pas de voitures de fonction, pas d'agence luxueuse : nos recettes ne nous le permettraient pas longtemps.
Nous couvrons toute la France, une grande partie de l'Espagne et de l'Italie.
Les agents XBOAT visitent les bateaux, font les photos et les vidéos eux-mêmes.
Nous apportons les conseils et le suivi nécessaires aux vendeurs.
C'est du concret.
Pouvez-vous partager une anecdote ou une expérience mémorable avec un client ?
Depuis 20 ans, nous avons accompagné plus de 2000 transactions.
Difficile d'en mettre une en avant plus qu'une autre.
Il y a à chaque fois un contexte différent, une relation personnalisée.
Quelles sont les erreurs les plus fréquentes que vous observez chez les acheteurs ou vendeurs de bateaux ?
Pour les acheteurs, la plus fréquente est de croire qu'en achetant "en direct" sur Leboncoin, par exemple, ils vont faire "la bonne affaire" en ne payant pas la commission de ces "vautours" de courtiers en bateaux qu'ils jugent parfois inutiles.
Je leur dirais que nous connaissons bien les bateaux de nos clients, ainsi que la psychologie des clients et ce qui les motive à vendre.
Nous pouvons obtenir de très bons prix et, dans la majorité des cas, ils paieront finalement moins cher en passant par un courtier, tout en bénéficiant d'un service d'accompagnement et d'une sécurité.
Je rappelle aussi que les honoraires du courtier sont payés par le vendeur et non par l'acheteur.
Une autre erreur des acheteurs est de penser qu'après l'achat d'un gros bateau à petit prix, les frais d'entretien seront également à petit prix.
Pour les vendeurs, l'erreur est d'imaginer que tous les travaux d'amélioration, de réparation ou d'entretien peuvent se rajouter au prix normal du marché du bateau. Au mieux, seules les améliorations concrètes et récentes peuvent apporter une petite plus-value. Si un vendeur ne fait pas d'entretien, il y aura clairement un impact... mais à la baisse.
Quel est votre endroit préféré pour naviguer et pourquoi ?
Je ne suis pas un grand navigateur.
Pour ma part, je vise les criques peu profondes et calmes, propices à une nage tranquille, avec tout ce qu'il faut sur la table pour passer un bon moment.
Donc : Antilles, Baléares, Corse et bassin d'Arcachon.
Comment voyez-vous l’avenir du yachting dans les prochaines années ?
Pas de révolution.
Des regroupements pour diminuer les coûts pour les petits et moyens bateaux.
Pour les voiliers : une séparation entre les voiliers classiques, qui offrent de plus en plus de confort, de volumes et de stabilité, et les voiliers rapides, avec moins de concessions au confort.
Il faudra aussi renforcer la filière de destruction et de réutilisation des matériaux.
Xboat sur Yachtingaddress
www.xboat.fr